ENTRETIEN AVEC MARION OUDIN

Au printemps 2021, pendant le confinement, nous avons initié les rencontres en visio avec les « ancien∙nes du Pôle Sup’93 », nos diplômé∙es !

Le moment nous a semblé idéal pour prendre le temps d’échanger sur leurs parcours depuis leurs « années Pôle » et partager ce que chacun∙es avaient retenu de leur expérience au Pôle Sup’93.

Bonjour Marion. Merci d’avoir répondu présente à notre sollicitation.
Racontez-nous ce que vous avez fait pendant le Pôle, avant d’arriver au Pôle, après le Pôle… Et commençons par une question volontairement très large : quelle musicienne êtes-vous devenue ?

J’ai tout d’abord un poste PEA temps complet au CRC de Fontenay-sous-Bois. J’ai la chance d’avoir eu le concours PEA en 2019 et d’avoir trouvé un poste tout de suite en proche banlieue parisienne. Je suis professeure là-bas depuis septembre 2019 et avec ce contexte très compliqué (Covid-19), c’est très précieux.

Sinon, je joue beaucoup sur instruments historiques. J’ai commencé la pratique de ces instruments historiques quand j’étais au Pôle Sup'93. Comme j’étais sur le site d’Aulnay-sous-Bois avec Philippe Muller (professeur de violoncelle du Pôle Sup’93 à l’époque) et Ophélie Gaillard, j’en ai profité pour travailler le violoncelle baroque avec elle.

Je fais beaucoup d’orchestre, beaucoup de musique de chambre et aussi beaucoup de projets transversaux comme par exemple l’été dernier, où Ophélie Gaillard m’a proposé de faire un projet avec elle et une danseuse. Cette année nous créons un autre spectacle avec une danseuse et une comédienne. J’ai des activités très diversifiées. Je n’ai pas encore d’ensemble, on y réfléchit avec des amis… La crise du Covid a rebattu les cartes et des ensembles privilégient des musiciens intermittents à ceux qui ont déjà un poste… Donc je suis en train de créer un ensemble avec des amis et collègues qui sont comme moi… on va peut-être constituer un sextuor à cordes, mais ce sera un ensemble à géométrie variable : faire du trio, du quatuor, du quintette… éventuellement y ajouter un piano. Comme la situation reste très précaire, le principe de cet ensemble est qu’il soit mobile et adaptable.

Par ailleurs, j'ai eu la chance, en 2015, d'être lauréate du concours de prêt d'instruments du Mécénat Musical Société Générale ! En plus d'avoir la possibilité de jouer sur un très beau violoncelle de Patrick Robin, ce concours m'a permis de rencontrer des musiciens comme Jean Guihen Queyras, Gérard Caussé, Alain Meunier, de participer à des émissions sur France Musique (présentées par Gaëlle Le Gallic) et de faire des concerts avec Gautier Capuçon ! Le violoncelle m'a été prêté pendant 3 ans et j'ai décidé de racheter cet instrument. Pour ce faire le MMSG m'a aidé avec une bourse et m'a proposé une solution de financement très avantageuse, c'est vraiment une grande aide !

Et sinon, faites-vous de l'orchestre ?

J’ai joué quelques mois avec l’Orchestre national de Metz, j’ai travaillé aussi avec l’Orchestre de chambre de Paris, et sinon je travaille principalement avec l'ensemble Matheus (Jean-Christophe Spinosi) et l’Orchestre des Champs-Elysées (Philippe Herreweghe). Après avoir fait mon master en Suisse, j’ai fait la formation JOA à Saintes, avec l’Orchestre de l’Abbaye et via ce biais là on est très vite intégré à l’Orchestre des Champs Elysées. Ça fait deux ans que je travaille très régulièrement avec eux, que je fais beaucoup de projets, comme l’Orchestre des jeunes et quelques tournées…

Sinon j’ai participé à une grande production avec Les Musiciens du Louvre, Le Bourgois Gentilhomme, mais le projet a beaucoup souffert avec la crise du Covid 19… le spectacle sera repris en janvier 2022 à Bordeaux si tout va bien.

J’ai travaillé aussi avec David Stern sur instruments d’époque, et je travaille régulièrement avec l’ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog.

Vous avez été diplômée du DE au CEFEDEM d’Ile-de-France ?

J’ai enterré le CEFEDEM Ile-de-France (rires). J’ai eu mon DE officiellement le 5 décembre 2013, c’était Arlette Biget qui avait fait la présidence de jury. J’ai été la dernière diplômée - pour toujours - du CEFEDEM Ile-de-France, puisque la fusion avec le Pôle Sup'93 a eu lieu au 1er janvier 2014.

Je suis rentrée dans la formation DE la 2e année du Pôle. J’ai un peu retardé mon mémoire parce que la dernière année du Pôle est très chargée, surtout que j’avais fait pas mal de concours pour entrer en master.

Donc Marion, vous étiez chez Philippe Muller ? 

Oui, on avait la chance d’avoir Philippe Muller au Pôle Sup’93. J’ai fait le choix de ne pas postuler ailleurs (notamment au CNSMD de Lyon) car je ne voulais travailler qu’avec Philippe Muller.

Pouvez-vous nous reparler de votre parcours universitaire ?

Avant d’être au Pôle j’avais déjà fait une Licence histoire / langue à la Sorbonne, ce qui a été excessivement avantageux au Pôle car pour la licence de musicologie à Paris 8, je n’ai quasiment rien eu à faire. Après la licence de musicologie, le DNSPM et le DE, j’ai fait deux masters. Un à Genève, assez généraliste - un master performance -  puis après un master plus spécialisé sur instruments historiques à Saintes, en partenariat avec l’Abbaye aux dames et avec l’Université de Poitiers.

J’ai d’ailleurs fait mon stage d’insertion du Pôle au JOA (Jeune orchestre Atlantique)

Et avant d’arriver au Pôle ?

Avant d’arriver au Pôle, j’étais à Aulnay, j’ai eu mon DEM à Versailles et après je suis venue à Aulnay (en perfectionnement, ça s’appelait comme ça à l’époque) ou j’étais avec Philippe Muller et Ophélie Gaillard. En juillet 2010, juste avant de me présenter au Pôle, j’ai appris qu’Aulnay se rattachait au Pôle et c’est comme ça que j’y ai atterri.

Ici au Pôle on vous connait aussi à travers votre TRP qui était sur Suzuki et le violoncelle. Il est très utile pour vos camarades aujourd’hui.

C’est rigolo parce que mon mémoire a été excessivement mal accueilli au CEFEDEM Ile-de-France. Ma soutenance de mémoire a été très compliquée parce que j’ai été attaquée de toutes parts : « comment on peut trouver des bons côtés dans cette méthode Suzuki ? » m’a dit le jury. Ça n’a pas été simple mais en même temps très instructif !

Je me souviens qu’Arlette Biget (Présidente du jury, ndlr) m’a appelée pour m’annoncer les résultats et elle s’était excusée de la façon dont s’est passée cette soutenance. J’ai eu mon DE mais ça a un peu perturbé les professionnels qui étaient là

Vous avez rendu service aux étudiants qui vous ont succédé. C’est une méthode très particulière qui déchaine les passions !

Ça me fait plaisir de savoir qu’il est utile ! J’ai appris de choses avec cette méthode et je m’en sers encore dans mes cours.

Personne n’avait travaillé sur cette méthode-là avant moi au Pôle, voire en France (!!!)  et je me souviens que mon directeur de mémoire, Frédéric Lainé, m’avait dit de chercher par moi-même parce que lui ne connaissait pas bien. Ça m’a rendue autonome !

Revenons un peu sur vos actualités, vos projets…

Je commence par l’artistique : je me partage entre le violoncelle moderne et le violoncelle historique. Je me produis très régulièrement en orchestre, en musique de chambre avec l’ensemble Mattheus, l’Orchestre des Champs-Elysées, l’Orchestre de chambre de la Nouvelle Aquitaine... J’ai fait quelques enregistrements avec l’Orchestre Colonne depuis la crise sanitaire, des concerts retransmis sur Recit’hall et j’ai fait récemment une création mondiale de Karol Beffa qui était aussi restituée sur Recit’hall. Le projet s’appelle « Montreuil à votre portée » et a été lancé par Mathieu Braud. L’idée’était de proposer à des gens qui habitent à Montreuil ou juste à côté (c’est mon cas, j’habite à Vincennes) et d'entrer en contact avec des compositeurs. J’ai choisi une pièce de Karol Beffa mais il y avait Betsy Jolas, Édith Canat de Chizy, Camille Pépin… Chacun dans notre coin nous avons créé ces pièces qui ont été enregistrées puis diffusées. C’était vraiment intéressant.

Comme beaucoup de gens pendant cette période de Covid, j’ai fait beaucoup des vidéos. Je me suis amusée à enregistrer une intégrale des Suites de Bach sur YouTube sur violoncelle baroque, la sonate de Kodaly sur violoncelle moderne… Et puis il y a ce spectacle à venir avec Ophélie Gaillard, Ingrid  Estarque, danseuse et Aurélia Arto, comédienne, et qui aura lieu cet été dans le cadre du Festival OuVertures. Nous avions déjà fait un premier spectacle l’année dernière pour ce festival qui avait été lancé à toute vitesse à l'été 2020. Et sinon j’ai crée un spectacle avec les JM France en 2018, une association qui programme des spectacles musicaux pour le jeune public.

Vous partagez votre temps entre l’artistique et la pédagogie ?

Oui, comme j’ai un poste PEA, cela me prend 16h par semaine. Tout le reste c’est de l’artistique. Je tiens à garder ces activités artistiques extrêmement développées : on ne transmet bien que ce qu’on fait bien.

Au CRC de Fontenay-sous-Bois j’ai des élèves du premier cycle au CEM, donc de 7 à 18 ans et j’ai une adulte de 40 ans. A Fontenay, on se projette sur quelque chose de très intéressant puisque le conservatoire va absorber l’Espace Gérard Philippe où il y a le théâtre et l’école des Beaux-Arts. Donc on va devenir un très grand conservatoire musique, danse, théâtre, arts plastiques… Il va y avoir plein de choses qui vont arriver avec cette fusion, plein de nouveaux projets, une saison artistique...

Qu’est-ce que le Pôle Sup’93 vous a apporté en tant qu’artiste ?

j’avais 1h30 de cours par semaine. Je me souviens que les copains du CNSMDP étaient très jaloux parce que j‘avais plus de temps de cours avec lui, qu’eux au conservatoire !

Le Pole Sup’93 m’a aussi appris l’autonomie.

J’espère que ça a changé depuis, mais on était quand même étiquetés comme "les mauvais" ! Quand on rentrait dans un Pôle, ça voulait dire qu’on avait tout raté, le CNSMD de Paris et celui de Lyon (ce qui n’était pas mon cas…), du coup il fallait qu’on apprenne à se débrouiller très vite et qu’on trouve, tous, d’autres moyens d’y arriver. Dès que je suis arrivée au Pôle, j’ai tout de suite démarché beaucoup d'orchestres, d'ensembles, de festivals et ça m’a beaucoup appris. J’ai très vite compris qu’on n’allait pas venir me chercher parce que je n’étais pas à la Porte de Pantin. J’étais juste de l’autre côté du périph’, mais ça changeait tout à l'époque.

C’est vrai que c’était le début des Pôles, ça a un peu évolué heureusement… Mais le poids des deux CNSMD est toujours le même.

Au CNSMD de Paris les limites d’âge sont tellement drastiques que moi qui avait fait des études supérieures avant, c’était compromis par avance. Et Lyon ça ne me tentait pas trop à l'époque. Il me restait cette possibilité au Pôle Sup’93 mais j’ai vite compris que si, au CNSMD de Paris, on vient vous chercher, on vous propose tout de suite beaucoup de choses, moi il allait falloir que je me débrouille par moi-même pour faire comprendre aux gens que j’existe !

Ça a évolué aujourd’hui parce que les Pôles ont grandi et ont développé des partenariats artistiques, ce qui permet de créer une famille, un réseau et c’est devenu plus simple pour les étudiants.

Tant mieux. Nous, on n’avait même pas pu faire notre stage à l’ONDIF : les syndicats avaient hurlé parce qu’on allait prendre la place des musiciens supplémentaires !

Oui, ça aussi ça marche aujourd’hui, les étudiants viennent en plus des supplémentaires et les concerts auxquels ils participent sont ceux où la scène est suffisamment grande pour accueillir tout le monde. Avez-vous d’autres choses que vous avez apprises ou découvertes ?

Ce que j’ai découvert et qui n’était pas donné ailleurs, c’est tous les cours qu’on a eu à la Cité de la musique avec Christiane Louis et Geneviève Nancy avec qui je suis toujours en contact.

La 3e année, nous y allions 1 fois par mois je crois. On était très accompagnés sur ce projet de fin d’études. On avait des cours de préparation à la scène, j’ai appris comment faire un dossier, comment faire un budget… ça me sert tous les jours ! Christiane et Geneviève sont vraiment des personnes ressources que je peux recontacter de temps en temps quand j’ai besoin d’un conseil, d’un contact, etc.

Cela nous amène à la question suivante : quelles rencontres avez-vous faites au Pôle, les avez-vous conservées et vous ont-elles servi à monter des projets ?

L’équipe de la Cité de la musique, donc. Je n’ai pas gardé énormément de contacts dans ma promo : nous sommes tous partis dans des voies très différentes. J’ai gardé des contacts avec quelques profs, évidemment Philippe Muller.

Si vous deviez raconter un seul souvenir du Pôle, ce serait quoi ?

Ce qui me vient tout de suite mais je sais que ce n’est plus le cas : ce sont les heures de transport. C’était assez épique ! (rires) On allait à Rueil, puis après à Aubervilliers, à Saint-Denis…

Je garde un excellent souvenir du projet de fin d’études au Théâtre de La Commune même si ce n’était pas évident et que j’ai eu moult péripéties. Regarder les projets de mes camarades aussi.

À l’époque les étudiants devaient faire un projet artistique personnel et la restitution se faisait au Théâtre de la Commune. Ils étaient accompagnés par la Cité de la musique sur tout le processus mais c’était un projet en totale autonomie. Et vous Marion, rappelez-nous quel était votre projet ?

Je l’ai fait sur la musique hongroise. J’avais lié ça intimement avec ce qui se passait en Hongrie à l’époque en 2013, à savoir le retour de lois antisémites (ce que j’ai pu voir en vrai quand l’année d’après, j’ai passé un concours international à Budapest, c'était absolument effrayant! ). J’avais lu des articles de presse et j’étais outrée que ce genre de choses puisse se reproduire, qui plus est, dans un pays de l'Union Européenne! Dans la musique hongroise, il a énormément d’œuvres pour violoncelle.

J’ai fait ce projet avec une comédienne avec qui on avait écrit un texte pour lier le tout. Le spectacle durait 20 minutes et c'était très intéressant parce que c’était vraiment une mise en situation… ce que je fais maintenant tous les jours !

Votre projet était extrêmement fort. C’est d’ailleurs à l’occasion de ces projets que Vincent Segal a eu envie de travailler au Pôle. Il faisait partie du conseil d’administration du Pôle. Il a assisté à tous les projets personnels du Pôle, vous l’aviez tous impressionné et cela lui a donné envie de participer à l’aventure du Pôle Sup’93.

Ce qui était vraiment intéressant dans cette 3e année de Pôle c’est qu’on était  mis dans la situation d’un musicien professionnel : faire des dossiers, réfléchir sur des projets, savoir les vendre… Et c’est vrai que mes collègues du CNSM n'étaient pas formés à cela à l'époque (ou ils séchaient les cours!). Ils n’ont jamais appris ce genre de choses au conservatoire … Aujourd’hui, à 30 ans passés, quand je leur dis de faire un budget, certains me disent « c’est quoi un budget ? ». Ce sont des choses qui me paraissent évidentes parce que je les ai apprises au Pôle mais c’est loin d’être évident pour les étudiants des autres écoles supérieures.

Il faut que les Pôles puissent aussi avoir une valeur ajoutée, il faut qu’ils puissent apporter quelque chose de différent des deux CNSMD…

Mais même à l’étranger c’est pareil ! Moi je suis partie en Suisse, à Genève, pour faire mon master… Même faire un dossier, on n’apprenait pas à l'époque, j'espère que ça a changé depuis…. Justement j’en parlais l'été dernier avec Ophélie Gaillard, qui est professeure là-bas et qui m’a connue avant le Pôle. C’est précieux ces cours parce que ces connaissances restent utiles. J’ai encore mon premier dossier, quand un doute je regarde… ce sont des choses très utiles au quotidien, quand on est musicien.

Si vous deviez expliquer à un candidat aujourd’hui pourquoi il devrait choisir le Pôle Sup’93. Pourquoi vous vous l’avez choisi et pourquoi lui, il devrait le choisir ?

Le Pôle a sûrement beaucoup changé. J’ai fait ce choix à l’époque pour Philippe Muller, le professeur de violoncelle… qui m’avait lui-même conseillé d’aller à Lyon – parce que les Pôles c’était tout nouveau - mais je n’ai pas voulu.

Je ne connais aujourd’hui plus grand monde, ni en prof, ni à l’administration mais ce que je vois c’est que c’est devenu encore plus professionnel. Nous, on avait cours dans des préfabriqués, c’était un peu compliqué … et puis toute la partie jazz, musiques improvisées avec Vincent Ségal n'existaitt pas à l’époque… Ce que je trouve vraiment très attirant c’est ce côté pluri disciplinaire, cours de technique Alexander, yoga… Si tu es curieux, ça te permet de découvrir plein de choses. J’ai l’impression qu’il y a plus de discipline dans les Pôles. Ne serait-ce que pour ça : allez-y en fait !
Et puis il y a la possibilité de faire le DE en formation continue ou formation initiale. J’ai l’impression que ça s’adapte à chacun des profils… Même si je sais que maintenant on ne peut plus sécher autant de cours que moi je l’ai fait !

C’est vraiment une préparation à la vie d’après. J’imagine que la plupart font les trois diplômes : la licence, le DNSPM et le DE et il faut faire ces 3 diplômes! Or, si à l’époque on était horrifiés par la masse de travail que ça demandait, en fait dans la vie, c’est comme ça tout le temps ! C’est un apprentissage de la vie des artistes-enseignants d’aujourd’hui… Nous les étudiants des Pôles, on se débrouille plutôt bien parce qu’on est plus autonomes et plus débrouillards,  et aussi parce qu'on a été habitués à être complètement débordés avec tous ces cours, beaucoup plus qu’au CNSM à l'époque … (rires). Et surtout on sait où aller chercher du travail !

Merci Marion, c’est bien comme conclusion !

Retrouvez Marion Oudin : https://maoudin.wixsite.com/marionoudin

Diplômée du Pôle Sup'93 - DNSPM en 2013 / DE en 2013
Musiques classiques à contemporaines, violoncelle